400 Team Raid Nature Multisport

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Monday, September 22, 2014

Raid in France is Magic

Epilogue:
Nous venons de descendre de nos canassons avec soulagement. Il reste 10km de course sur la plage sauvage de l'espiguette en Camargue, maintenant plus rien ne peut nous empêcher de franchir en vainqueur la ligne d'arrivée de ce Raid in France 2014. Audrey donne le tempo et elle n'amuse pas la galerie, il fait enfin chaud! La nature ici est sauvage, les dunes d'un coté et les vagues qui déferlent de l'autre, nous ne pouvons éviter de mouiller à nouveau nos chaussures... Nous croisons nos premiers nudistes qui doivent halluciner, l'un d'eux est en train de faire son footing avec ses baskets, scène improbable... Nous apprécions le confort de notre slip et cela donne un coup de fouet supplémentaire à Audrey!
Un drapeau français au loin aux couleurs de 400team, c'est Bd 07 et les supporters qui nous attendent. La dernière ligne droite est d'une grande intensité émotionnelle. Inoubliable tout comme l'accueil des bénévoles et les applaudissements qui ne finissent pas, le champagne, les étreintes...

Prologue:
Après 24h pénible de préparation des caisses, nous voici enfin sur la ligne de départ du prologue dans le magnifique centre du Puy en Velay. Rémi, Véro, Manu de 400team sont là en voisins pour supporter nos 2 équipes, ainsi que Thérèse la super maman Lhermet. Nous entamons ce prologue à fond comme la majorité des équipes et Adrien fait les bons choix... déjà! Nous le gagnons mais cela est anecdotique pour la suite de la course. Lsn et notre 2ème équipe se mettent un coup au moral en oubliant 1 et 2 balises. S'en suit 35km de liason vtt pour rejoindre le bivouac du soir. Il fait chaud, pour l'instant!

Jour 1:
Le départ est donné à 5h30 du matin ce dimanche par un sympathique canoé orientation. Nous sortons en tête avec "raid 74 maxi race". Nous enchaînons bien sur la première section vtt jusqu'à la descente finale que nous ne trouvons pas!!! Plutôt que de faire demi tour, nous décidons de faire un droit dans la pente. Mauvaise idée, les ronces sont de plus en plus épaisses et nos jambes non protégées sont lacérées. Tout cela sous le regard amusé du directeur de course Pascal Bahuaud qui nous précise qu'il aime le hors sentier mais qu'il n'aurait pas exagéré à ce point là!!! Encore un bout de forêt pour rejoindre la route autorisée et nous voici à la transition kayak avec 20' de perdue environ.
Transition rapide et nous embarquons 4ème sur l'eau. Nous sommes sur l'Allier et nous enchaînons des petits rapides. Seul hic les bateaux ne sont pas auto videurs et nous passons notre temps à écoper ou à vider. Changement d'équipage en cours de route pour être plus performant. Les gorges sont encaissées avec comme seule trace de l'homme, une voie de chemin de fer magnifique.  Nous bouclons l'affaire rapidement et enchaînons sur une courte section de trail qui nous permet de reprendre la tête en compagnie de LSN. Embarcation sur l'Allier à nouveau mais cet fois en raft. Là les organisateurs se sont fait avoir par l'EDF car de l'eau, il y en a peu! Section où nous enchaînons de petit rapides sympas et de longs plats fastidieux. Nous avons le plaisir de devancer quelque peu nos amis de LSN.
Et c'est enfin pour nous le vrai début de ce RIF 2014 avec la première grosse section: 90km de vtt qui doivent nous ramener vers l'Ardèche.
Le tacticien Thomas Gaudion avait prévu qu'on lance notre attaque à ce moment là. Chose que nous appliquons à la lettre. Adri oriente sans s'arrêter et nous pédalons à un très bon rythme sur cette section qui ne restera pas dans les annales des plus belles du RIF. Audrey est en forme olympique, c'est sur et Tom profite de la présence d'un photographe pour pousser le vtt d'Adrien. Cliché qui fera le tour de la France.  Pauvre Adrien, lui qui a eu juste 5mn de moins bien sur ce raid.

Nuit 1:
La fin de la section est plus complexe en orientation, la présence de deux jeux de carte nous permet de gérer au mieux le crise à cet instant. Car pour le reste, Adrien n'aura guère souvent besoin de moi!!! Encore une transition rapide et nous débutons le 2ème gros morceau de ce raid, un trek de 40km que nous n'imaginons pas aussi long qu'il ne va être...  Une petite erreur au début mais nous nous recalons assez vite pour ensuite plonger dans un cours d'eau encaissé. Nous approchons de la balise 14 dont la définition est lit de ruisseau. Le moment de stress du raid. Après 3 passages et plus d'1h de recherche minutieuse dans une zone très élargie. Nous arrivons au constat que la balise n'y est pas. Que faire? Sur de nous, nous prenons en photo tout ce qui peut l'être afin de prouver notre bonne foi et nous décidons de rejoindre le poste de contrôle suivant. Nous prévenons l'organisation qui décide d'envoyer quelqu'un pour vérifier. Stressés à l'idée qu'on l'ait raté, nous continuons à évoluer durant 4h dans ce cours d'eau terrible pour les pieds. Adrien nous trouve de temps à autre de petits sentiers mais le moral un peu atteint par cette balise, le sommeil nous gagne, Audrey souffre d'aigreurs d'estomac et Tom se plaint d'avoir des jambes en bois.  De B15 à B16, nous faisons le choix de passer par le haut sur une piste pour changer un peu. Adrien nous trouve les très difficiles B15 et B16 sans perte de temps et enfin nous sortons de cet enfer pour pieds!!! Notre rythme a baissé mais nous ne nous arrêtons jamais, Adrien se brosse les dents en marchant (du jamais vu!). Au petit matin, nous croisons Thierry (le 2nd du boss, le genre de gars que tout patron voudrait avoir et que tout employé voudrait comme supérieur..., bref un mec en or massif) qui nous annonce qu'après vérification, la B14 avait été mal placée (Hé le RIF, mettez des prébalisages  et vous éviterez tout soucis de cet ordre). Comme par magie, nos différentes douleurs disparaissent et on se remet à courir et à marcher à vive allure.

Jour 2:
Nous avalons le mont Mezenc comme si c'était notre 1ère heure de course. Nous prenons le temps d'être interviewé par France 3 en haut d'un suc. Nous enchaînons les balises sans soucis et apprécions les beaux paysages. Le sentiment d'avoir réussi une bonne section, nous rejoignons l'assistance 1  pour 3h de repos. Enfin c'est un repos relatif, car nous sommes à coté de l'école à midi et les enfants hurlent et jouent à coté de la salle. Bref on dort pas ou peu et on se demande quand est ce que nos camarades vont arriver. Après 3h de repos nous sortons. Adrien fait un discret bisou à sa maman, et nous repartons à vtt au moment où les 3 équipes de poursuivants arrivent (LSN, Maxi race, Arverne). C'est mieux qu'un produit dopant, nous estimons notre avance proche des 4h!!! Le tacticien Gaudion avait tout prévu mais peut être pas un écart si grand. Adrien se permet alors une belle bourde dans une forêt qu'il connait bien. On se recale au bout de 20 minutes environ... "Adri, fais comme si tu ne connaissais pas la carte maintenant"). L'orage gronde et nous tombe dessus avant St Cirgues. On a froid et nous roulons vite en montée pour se réchauffer. La fin de section se passe bien et nous rejoignons la transition du premier canyon de nuit. "La borne" et son eau froide nous attendent.

Nuit 2:
Nous craignons de prendre froid justement. Finalement les quelques nages dans les vasques se font sans trop de souffrance même si Tom se plaint beaucoup. Adrien connait bien les évitements et nous évoluons à forte allure. Audrey suit comme à son habitude avec discrétion et efficacité.
Suite à ce canyon, l'organisation nous propose un trek très sauvage plutôt hors sentier. La balise est placée sur un col difficile d'accès. Adrien nous la trouve au plus vite et nous trouvons également la descente assez facilement mais que cette section peut faire des dégâts!!!
Notre transition suivante est moyenne, Tom et Audrey galèrent avec leurs axes de roue et la fatigue de cette 2ème nuit se fait sentir tout de même.
Nous sommes de nouveau sur nos vtt pour une section une nouvelle fois compliquée en orientation. Adrien nous sort de son chapeau tout son savoir faire en prenant une option uniquement basé sur le relief qui nous mène à un boulevard pour traverser sur canoé la borne! C'est un artiste de la top 50 IGN. Les bénévoles toujours aussi sympa au cp quel que soit l'heure de la journée nous encourage. La longue montée nous rapprochant du Chasezac m'est pénible mais on s'accroche. L'équipe est toujours homogène et le moral solide.

Jour 3: Une transition rondement menée et nous voici sur notre 2ème canyon. Le magnifique Chasezac. Nous sommes de jour et nous profitons pleinement du spectacle. Adrien pourrait descendre 2 fois plus vite mais il est bien obligé de s'adapter à notre rythme... Au fil des minutes les baignades sont tout de même un poil trop  rafraîchissantes et nous sommes heureux de quitter le canyon en direction de la Garde Guerin. Un petit stop de 15' pour manger au restaurant local et nous repartons en direction du lac de Villefort où nous attend une courte section kayak.
Cette dernière est soporifique et je manque de m'endormir!!!
Nouvelle transition ultrarapide et nous débutons le long trek de 30km à travers le mont Lozère. Assez rapidement, nous profitons d'un rayon de soleil et d'un coin herbeux pour dormir 30 minutes. Le réveil est difficile et je marche comme un zombie un moment mais l'allure du groupe est bonne dans cette interminable montée vers le Pic Cassini. Vu l'emplacement des balises, on se doute que le PARC National a du poser de gros soucis aux organisateurs dans ce coin pourtant hyper fréquenté par les randonneurs. Au Pc sous le col de l'aigle, nous avons l'immense surprise de voir Bd 07 envoyé spécial de la Lhermet connection qui assure un live d'anthologie pour les proches de l'équipe (analyse des trackers, prévision d'horaire, photos...). Adrien nous fait encore un festival pour trouver la balise sous la vielle piste de ski. La suite je connais, j'étais en week end au Mas de la Barque il y a 10 jours. Pont du Tarn et arrivée à Masmejan en début de nuit. Encore une bonne section de réalisée!

Nuit 3: 
Après une nouvelle bonne transition, nous attaquons une section vtt très difficile en orientation. Et avec la pluie et le brouillard qui se pointent, ça s'annonce périlleux. Une longue montée pénible pour le sommeil nous oblige à faire un nouveau stop de 30 minutes. La pluie arrive et nous nous habillons en conséquence. Adrien nous trouve la balise du pont on ne sait pas comment mais c'est pour lui aussi un soulagement lorsqu'il la voit!!! La météo devient dantesque mais nous arrivons tout de même sans trop de dégâts à l'air de transition suivante. Stéphane Cornez, l'ange gardien de nos boites et caisses est là. On s'habitue à le voir et sa présence massive et discrète  est rassurante.Transition sous un petit abris et on repart assez vite en direction du Causse Méjean  à pied. On galère pour trouver le sentier de départ. On grimpe enfin dans la bonne direction et on profite d'une vielle grange au foin centenaire pour dormir 15 minutes de plus. En sortant c'est un brouillard de fou qui nous attend. Allez 5m de visibilité et une balise au bord d'une mare au milieu de nulle part à trouver. Je sens bien l'affaire et demande d'insister un peu au moment ou Adri propose de se recaler. Comme par magie 1' plus tard la mare se découvre devant moi. Les dieux du raid sont avec nous!! L'orage aussi et il nous tombe dessus alors que nous sommes à découvert sur un plateau. Les éclairs dispersent le brouillard immédiatement. La foudre tombe partout autour de nous et illumine le Causse Méjean. Un spectacle son et et lumières gratis saisissant, effrayant. Adrien n'a peur de rien sauf des orages et ce n'est pas pour rassurer Tom qui n'a pas besoin d'un angoissé autour de lui. Tapis au sol en boule, nous échangeons des sourires complices avec Audrey... Adrien refuse qu'on rejoigne les maisons 300m plus bas pour ne pas attirer la foudre. Un dernier éclair très proche, trop proche l'en dissuade et il aurait fallu nous filmer en train de rejoindre l'abri à 4 pattes au ras du sol. Mouillés mais en sécurité, nous enfilons les quelques affaires sèches qu'il nous reste. Au bout d'une grosse 1/2 heure, nous ressortons pour finir la section avec les orages toujours très proches dans un décor magnifique. Monsieur Cornez est là et nous demandons des nouvelles de l'organisation aux responsables du cp. La course continue mais la section spéléo suivante est annulée en raison du niveau d'eau trop important.

Jour 4: 
Nous, les miraculés de la foudre,  enchaînons à vtt dans un calme relatif!!! La section est difficile. De longues montées, une erreur dans la descente et un aller retour de 30 mn dont on avait pas envie à ce moment là. Adrien fait sa tête de mule dans le choix suivant mais je m'efface et garde pour moi mon agacement devant cet itinéraire couteux. En fait j'ai guère le choix, il est déjà loin devant... Il a une forme olympique et aide Audrey à rentrer au bercail. Nous voici à l'assistance 2 à Camprieu. Thérèse est encore là, il est 14h environ ce mercredi. 5h de repos pour compenser la spéléo. Nous trouvons très vite notre sommeil cette fois. Les lozériens arrivent au moment de notre départ soit environ 5h derrière nous. Mais de départ il n'y aura point. Les routes dans l'Hérault sont coupées, les rivières en crue et il est dangereux de nous envoyer dans la zone. L'organisation gère la crise. Arrêt momentané de la course. Nous retournons nous coucher.

Nuit 4:
Quelle est bonne cette nuit sur le sol froid et sans matelas du gymnase! Audrey a froid et cherche du réconfort auprès de Tom. Au petit matin, toutes les équipes ont été rapatriées ici. L'organisation peut souffler et prévoir la suite.

Jour 5: 
Tristes et résignés, ils nous annoncent que la course reprendra vendredi matin par la section équitation au départ d'Aigues Mortes. Transfert en bus et départ dans l'ordre du classement sans les écarts réels à 7h du matin. Les coureurs applaudissent chaleureusement les organisateurs en les soutenant.
Nous passons la journée à discuter, manger à l'auberge avec les copains et à dormir.

Nuit 5:
transfert en bus et arrivée à Aigues Mortes

Jour 6: 

Nous rejoignons en premier et en courant le haras de départ. Nous voici sur nos chevaux et nous partons tranquillement pour 2h30 en temps bloqué.  Les moustiques sont voraces en ce début de matinée. Tout se passerait bien si le cheval de Tom n'était pas amoureux de celui de Benjamin 5 mn derrière nous! Il refuse d'avancer malgré les coups de talon ce qui nous fait mourir de rire... On fait du trot de temps en temps pour compenser la marche lente.

Epilogue: nous venons de descendre de nos canassons avec soulagement en ce qui concerne mes fessiers. Il reste 10km de course sur la plage sauvage de l'espiguette en Camargue, maintenant plus rien ne peut nous empêcher de franchir en vainqueur la ligne d'arrivée de ce Raid in France 2014. Audrey donne le tempo et elle n'amuse pas la galerie, il fait enfin chaud! La nature ici est sauvage, les dunes d'un coté et les vagues qui déferlent de l'autre, nous ne pouvons éviter de mouiller à nouveau nos chaussures... Nous croisons nos premiers nudistes qui doivent halluciner, l'un d'eux est en train de faire son footing avec ses baskets, scène improbable... Nous apprécions le confort de notre slip et cela donne un coup de fouet supplémentaire à Audrey!
Un drapeau français au loin aux couleurs de 400team, c'est Bd 07 et les supporters qui nous attendent. La dernière ligne droite est d'une grande intensité émotionnelle. Inoubliable tout comme l'accueil des bénévoles et les applaudissements qui ne finissent pas, le champagne, les étreintes...

Nous gagnons Raid in France, manche de coupe du monde de raid pour la 2ème fois après 2010 en 84h devant Lozère sport nature et Arverne, deux très belles équipes françaises.

Bilan: 
Depuis quelques années que nous tournons sur le circuit mondial, nous n'avons  pas encore trouvé d'équivalent en terme de qualité d'organisation. Raid in France en 2014, c'est plus de 140 bénévoles et des mois de préparation.  C'est de la grande organisation, très pro mais c'est aussi de la proximité et de la chaleur humaine. C'est surtout pour nous coureurs l'assurance de parcours sauvages et très techniques où l'orientation est omniprésente. On reviendra et le plus vite possible SVP.

Sur cette édition, j'ai eu le sentiment que rien ne pouvait nous arriver. La course aurait pu durer 10 jours, nous étions comme aimantés par les balises! Une sorte de pleinitude... Quel sentiment magique qui fait encore plus apprécié les paysages et les émotions vécues.
J'avais une équipe en or, le meilleur orienteur sur top 50 ign français qui va bientôt passer son diplôme mondiale.
Une Audrey meilleure que jamais, ultra polyvalente que rien n'arrête et surtout pas les orages.
Un Tom physiquement prêt et de plus en  plus fort mentalement. Et ma baguette magique pour motiver les troupes...

France is magic
Raid in France is magic
Le raid c'est magique!


seb


Photos: Jean-Jacques Raynal